Startupper, vous avez décroché le St Graal : un rendez-vous avec votre banquier pour évoquer vos possibilités de financement. Vous avez vérifié votre nœud de cravate (ou pas). Révisé votre poignée de mains. Le stress est à son comble. Les enjeux aussi. Mettez toutes vos chances de votre côté pour vous faire comprendre par votre banquier, grâce aux conseils de deux de nos mentors : Sylvie Guillonneau, Responsable Neo Business à la Caisse d’Epargne Bourgogne-Franche-Comté, et Alain Clerc, Responsable des engagements professionnels et particuliers au Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne.
 
 

Conseil n°1 : ne vous prenez pas pour des experts-comptables

 
Vous venez trouver un financement. La première chose qu’attendront vos interlocuteurs banquiers, c’est un plan de financement précis, établit par un professionnel, afin d’identifier à quels besoins ils vont répondre. « Le startupper doit préciser précisément ses besoins de trésorerie : à quoi va servir cet argent ? », explique Alain Clerc. « Nous serons forcément plus à même de financer de l’investissement en R&D plutôt qu’un leasing de voiture pour le co-fondateur », précise-t-il en se rappelant des rendez-vous passés (true story!).  
 
Sylvie Guillonneau est franche : « la première chose à présenter en rendez-vous, c’est un bon prévisionnel, à 3 ans minimum, professionnel et précis, réalisé par un expert-comptable. C’est un métier, on ne peut pas s’inventer expert-comptable. Les experts-comptables connaissent les leviers, connaissent nos attentes… alors que les prévisionnels réalisés en interne par la start-up ne suffisent pas. »
 
 

Conseil n°2 : bien s’entourer (et le montrer)

 
« L’accompagnement est un gage de crédibilité », explique Sylvie Guillonneau. Que ce soit par une banque d’investissement comme bpifrance, par un incubateur, par un programme d’accélération comme ToasterLAB, etc. : faites-vous accompagner, et montrez-le.
 
Une start-up qui se fait accompagnée nous démontre deux choses : premièrement, que c’est un projet sérieux, puisque des experts métiers l’ont jugé prometteur, deuxièmement, que l’équipe est capable de s’engager, de produire des efforts intellectuels pour mener à bien son projet », précise-t-elle. Deux arguments qui vont faire pencher la balance en votre faveur !
 
Pour Alain Clerc, un fondateur de start-up qui ne connait pas son écosystème est en tort : « il ne faut pas avoir peur de consulter les partenaires institutionnels et ses conseils. Tous ces organismes  apportent un point de vue complémentaire au nôtre et permettent de sécuriser le projet. Les statistiques de défaillances permettent aussi de corroborer à une plus grande pérennité des créations accompagnées. »
 
 

Conseil n°3 : oubliez votre jargon

 
« Nous ne sommes pas des techniciens ni des experts-métiers. Ce qui importe davantage c’est la bonne lisibilité du modèle économique et son adéquation avec le marché », souligne Alain Clerc. « Food, numérique, nucléaire, etc. : on ne peut pas être spécialiste de tous les domaines que l’on accompagne », précise Sylvie Guillonneau.
 
Dans votre pitch, exit donc les termes techniques ou scientifiques que seuls vous et vos paires utilisez. Votre objectif doit être de rendre votre projet intelligible. Pas exhaustif. Entrainez-vous sur votre famille, vos grands-parents, vos petits cousins, pour travailler cette intelligibilité et sortir de votre jargon.
 
« Cibles, étude de marché complète, preuve de concept, preuve d’intérêt de prospects, dépôts de brevets, étude de la concurrence, etc. : ce sont ces éléments qui nous intéressent », détaille Sylvie Guillonneau. « Notre rôle n’est pas d’accompagner l’amorçage technique, mais d’accompagner un produit ou un service qui présente du potentiel et une viabilité financière. Pour évaluer les aspects techniques, nous faisons confiance à nos partenaires experts-métiers. »
 
 

Conseil n°4 : valorisez votre implication

 
 « On attache beaucoup d’importance aux personnes, à leurs profils », explique Sylvie Guillonneau.
 
Croyez-vous en votre projet ? Êtes-vous prêts à vous engager financièrement pour sa réussite ? « L’apport personnel est un élément, au même titre que la capacité à se porter caution solidaire, qui nous permet de juger de l’implication des fondateurs », détaille Alain Clerc. Sylvie Guillonneau tempère : « même si, bien entendu, on n’attend pas le même apport entre un jeune de 28 ans et un senior de 50 ans ».
 
Des prêts d’honneur, un volontariat explicit à lever des fonds, montrent que vous croyez en votre projet. « Le manque d’apport personnel n’est pas rédhibitoire : si la personne exprime une vraie ambition, un vrai engagement, à trouver des aides, à ouvrir son capital à des investisseurs, cela compense. »
 
 

Conseil n°5 : soyez transparents

 
Startupper/banquier : c’est une relation de confiance… et dans les deux sens ! Pour cela, il est indispensable d’être transparent.
 
« Je préfère un discours franc que de mauvaises surprises », précise Alain Clerc : « il nous est déjà arrivé de prêter à des personnes qui partaient de zéro, sans aucun apport. Parce que la confiance était établie. De façon contraire, certaines personnes sont fuyantes, ne nous disent pas les choses, enrobent une réalité pour nous séduire : il est difficile de leur accorder notre confiance alors que la transparence n’est pas établie. »
 
Sylvie Guillonneau ajoute : « il ne faut pas hésiter à nous appeler, à nous poser des questions : lorsqu’un particulier vient chercher du financement pour sa start-up, il devient chef d’entreprise. L’environnement évolue, nous sommes dans une relation bienveillante ».
 
 

Rejoignez ToasterLAB pour aller plus loin !

 
Sylvie Guillonneau et Alain Clerc sont deux de nos mentors : tous expérimentés, mais également disponibles et réellement présents à vos côtés ! Voir ici la liste de nos mentors.
Pour bénéficier de leurs conseils et de leur expérience, rejoignez-nous !

 

 
 

Par Claire VO

Responsable du programme ToasterLAB, Claire VO est également en charge de la post-accélération de nos start-ups, ainsi que de l'accompagnement des intrapreneurs. Après 12 ans au sein de Vitagora, Claire est véritablement le "cerveau du réseau" et, dans les méandres de notre écosystème, vous aide à y voir plus... clair ! Contactez-la  claire.vanoverstraeten@vitagora.com