Comment concilier perfectionnisme et indulgence ?
 
Vouloir faire au mieux. Reprendre. Recommencer. Ne jamais être satisfait. S’il y a une part de perfectionnisme dans l’entrepreneuriat, il ne faut pas pour autant négliger les petites victoires. Georges Devesa, dirigeant et fondateur de Nutrisens (https://www.nutrisens.com), met en garde les jeunes entrepreneurs contre le perfectionnisme… même s’il reconnait sa nécessité.
 

Georges Devesa : self-made entrepreneur  

 
Salarié de sociétés de l’agroalimentaire pendant plusieurs années, Georges Devesa s’est retrouvé entrepreneur par un concours de circonstances : la prise de conscience d’un besoin dans l’alimentation médicale, et la rencontre avec Evolem, un fonds d’investissement.
 
En janvier 2011, il fonde Nutrisens : une société spécialisée dans la conception, la fabrication et la distribution de produits alimentaires spécifiques, à destination de personnes âgées, de malades, etc. La mission de Nutrisens : leur permettre d’accéder à une alimentation à la fois adaptée à leur pathologie et savoureuse.
 
« L’entrepreneuriat, je l’ai appris au contact de mes anciens patrons, grâce à l’accompagnement d’Evolem, mais aussi, au fur et à mesure des mois, au fur et à mesure des erreurs. »
 
 

L’accord parfait

 
Car Georges Devesa ne se ment pas : « tous les jours, il y a des défis à relever. C’est très exaltant, mais c’est aussi synonyme de remises en cause permanentes. Quand on crée une entreprise, il faut être perfectionniste. Surtout lorsque l’on n’a pas encore d’expérience de l’entrepreneuriat. »
 
Pour cet entrepreneur, créer une entreprise, c’est un peu comme réaliser une œuvre d’art : on part d’une page blanche, avec une idée bien précise de ce que l’on veut obtenir… Commencer. Se tromper. Reprendre. N’être jamais satisfait. Et recommencer, jusqu’à ce que le résultat soit à la hauteur des ambitions initiales.
 
« L’entrepreneuriat, c’est une mine d’or de remises en cause. C’est une suite d’échecs, qui nous poussent à rectifier le tir et à apprendre. »
 

 

Apprendre à être indulgenT

 
Mais le dirigeant de Nutrisens nuance ses propos : « s’il est indispensable d’être perfectionniste, il ne faut pas pour autant perdre de vue les petites victoires ». Son conseil ? « Cherchez les gains à court terme ! »
 
Savoir être indulgent avec soi-même, célébrer chaque succès, même s’il peut paraître anodin : « On ne passe pas d’une page blanche à une entreprise qui tourne en un tour de passe-passe. Chaque pierre participe à la construction de cet édifice. Ces pierres, ce sont chacune de vos petites victoires. »
 
Georges Devesa reconnait qu’il est difficile, pour un entrepreneur, de se concentrer sur le positif : « la nature humaine a tendance à se focaliser sur les échecs plutôt que sur les succès… »
 
Mais il met en garde les jeunes entrepreneurs sur une vision trop négative : « vous devez vous forcer à parler de choses positives à vos équipes ! » Même si, dans votre propre esprit, ce sont les problèmes à résoudre qui tournent en boucle, vos associés et vos salariés ont besoin de discours positifs et rassurants pour rester motivés et engagés dans la réussite de l’entreprise.
« On fait constamment un grand-écart mental », sourit Georges Devesa.
 
 
Par Claire M.
 
 
 
Start-up manager pour ToasterLAB, Claire est familière du monde de l’entrepreneuriat : elle a passé plus de 4 ans en tant que chargée d’affaires au sein d’un incubateur de start-ups et centre européen des entreprises et d’innovation. Sa mission au sein de ToasterLAB: accompagner les start-ups au quotidien, les challenger, et leur apporter une aide et une écoute à la fois humaine et motivante. claire.maugras@vitagora.com