Chez les start-ups, tout va vite : l’idée, la preuve de concept, le business model, l’accès au marché…  Dans ce monde où tout court, le management fait bande à part et se veut « slow ». Méthode parfois perçue comme contre-productive, le slow management permet de limiter les risques liés à la gestion d’équipe : Stéphane Viglino, coach et fondateur de S.Vi (se) manager autrement en est convaincu. Il nous livre ses 3 conseils à mettre en pratique par toutes les start-ups.
 
 

Conseil #1 : s’arrêter, se retourner (pour ne pas regretter) 

 
Lorsqu’une start-up passe de 2 ou 3 co-fondateurs à une douzaine de salariés, elle entre de pleins fouets et sans préparation dans le management. « C’est une étape de développement charnière », explique Stéphane. « Du jour au lendemain, des fondateurs souvent non formés au management se retrouvent à gérer une équipe… et tout ce que cela implique. »
 
Dans un tel contexte, il conseille aux start-ups une attitude aux antipodes de celle à laquelle ils sont habitués : prendre le temps.
 
« Les risques d’aller trop vite en management sont très gros. Des recrutements qui se passent mal et qui sont à refaire, une mauvaise cohésion d’équipe, des salariés laissés sur le banc de touche, qui ne trouvent pas leur place, ou au contraire sur-sollicités : les risques se mesurent à la fois en perte de temps et en pertes financières. »
 
Son premier conseil : ne pas gérer le capital humain au fur et à mesure des semaines et des problèmes… mais se poser dessus, calmement et pleinement. A l’image des sportifs de haut-niveau, Stéphane insiste sur l’importance des temps de récupération « même pour les start-ups » ! « Il ne faut pas oublier que la première machine, c’est l’humain. Si elle casse, que reste-il ? »
 
 « Le start-upper est comme un sprinter qui court en équipe », illustre-t-il : « s’il court trop vite et qu’il ne prête pas attention à ses équipiers qui sont à l’arrêt, la course est perdue d’avance. Le seul moyen d’éviter cela ? Il doit se retourner, prendre le pouls de toute son équipe pour éviter la surchauffe. »
 
En bref : s’arrêter, se retourner… pour ne pas regretter (contrairement à ce qu’en pensait notre boys-band préféré des années 90).
 
 

Conseil #2 : être bienveillant envers le potentiel (et le fonctionnement) de chacun

 
Vous vous êtes retournés. C’est bien. Que voyez-vous ? Celui-là a un profil plutôt « actif » : il a constamment besoin de mouvement. Celui-ci est plutôt dans l’imaginaire et possède une capacité à projeter une vision précise de l’évolution des choses. Et vous ?
 
« Comprendre son propre fonctionnement, c’est la base des bonnes relations avec son équipe. Posez-vous les questions suivantes : qu’est-ce qui est important pour vous, dans le travail ? Quels sont vos leviers de motivation ? Êtes-vous plutôt dans l’action ou la réflexion ? », détaille Stéphane. « En tant que start-upper, il y a de fortes chances que vous soyez dans l’action ! »
 
Prendre le temps de faire l’inventaire de ce qui vous porte vous permettra de moins subir vos relations interpersonnelles. « Il ne s’agit pas de définir que tel profil est meilleur que tel autre, d’être dans le jugement. Au contraire, il s’agit de constater qu’il n’y a pas de problème : connaitre votre fonctionnement et celui de vos collaborateurs vous permettra d’être bienveillant envers chacun, de reconnaitre leur potentiel, et de lever vos verrous de communication. »
 
En d’autres mots : vous comprendrez (enfin) pourquoi Untel s’ennuie en réunion et n’en tire jamais rien de positif, et pourrez lui proposer des actions adaptées à son fonctionnement pour obtenir de meilleurs résultats… gagnant-gagnant !
 
 

Conseil #3 : se mettre en posture d’écoute active

 
Identifier les profils et fonctionnements de chacun pour gagner en efficacité : c’est un beau programme. Mais comment y parvenir ?
 
« Des méthodes et des outils très pratiques existent pour réussir à mieux se comprendre », détaille Stéphane. « En premier lieu, l’écoute active : c’est ici que commence l’échange mutuel. »
Bonne nouvelle : l’écoute active, cela s’apprend ! Stéphane nous donne 3 conseils très pratiques :
  • 1 – questionner : « on commence à écouter quand on pose des questions ». Mais attention : il ne s’agit pas de poser des questions rhétoriques, mais bel et bien des questions qui vous donneront des réponses que vous ne connaissez pas.
  • 2 – apprendre à faire silence : pas évident, quand on est un start-upper qui travaille chaque jour à pitcher son concept ! Pourtant, le silence est le seul moyen pour vous permettre d’entendre ce que l’autre vous dit. L’astuce de Stéphane : chronométrez vos temps de silence… petit à petit, cela deviendra plus naturel.
  • 3 – reformuler : « reformuler une réponse permet de se l’approprier et de vérifier si on l’a bien comprise. » L’étape de validation, en quelques sortes.
 

Pour aller plus loin

 
Pour Stéphane Viglino, le potentiel de chacun est trop souvent sous exploité. Sa vision différente du management nous inspire beaucoup à ToasterLAB, où il est un mentor impliqué envers nos start-ups. Si vous souhaitez en apprendre plus sur son accompagnement ou sur notre programme, contactez-moi : claire.vanoverstraeten@vitagora.com.
 

 

 

Par Claire VO

Responsable du programme ToasterLAB, Claire VO est également en charge de la post-accélération de nos start-ups, ainsi que de l'accompagnement des intrapreneurs. Après 12 ans au sein de Vitagora, Claire est véritablement le "cerveau du réseau" et, dans les méandres de notre écosystème, vous aide à y voir plus... clair ! Contactez-la  claire.vanoverstraeten@vitagora.com