Le « zéro déchets », ou « ZD » pour les initiés, est un mouvement international de consommateurs cherchant à réduire au maximum leur production de déchets domestiques, en favorisant le vrac, le compostage, et le réemploi (au lieu de l’usage unique). En prônant une approche de consommation globalement différente, ce mouvement répond à une conscience environnementale de plus en plus forte. Ainsi, 84% des Français estiment que la réduction des emballages en plastique à usage unique doit devenir prioritaire (étude OpinionWay juin 2020).
A l’instar du vrac, qui a connu une croissance de +50% entre 2013 et 2019, tous circuits confondus, selon LSA, le « zéro déchets » est à l’origine de multiples initiatives de marques éco-responsables. Parmi celles-ci : Absoluthé. Améliorer les pratiques autour du thé, du sourcing à la consommation : c’est l’ambition de Camille et David, ses deux associés..
Du thé plus durable ?
C’est lors d’un séjour à Vancouver que Camille Douay, sensible à la protection de l’environnement et au bien-être, découvre le mouvement « zéro déchets ». En 2017, elle fonde, à son retour en France et suite à un projet étudiant, la micro-entreprise Absoluthé. « Le thé étant la boisson la plus consommée au monde, il était grand temps d’y porter une approche plus durable mêlant agriculture biologique, sourcing responsable et zéro gaspillage », explique-elle.
« Pourquoi le thé ? », devez-vous vous demander. Car le thé est un produit a priori peu polluant : sans sachets plastiques, avec une offre en vrac déjà plus développée, voire-même une offre de thé soluble. « C’est vrai qu’il existe des thés solubles », confirme David Snanoudj, l’associé de Camille depuis 2019. « Mais ils sont majoritairement composés de sucre et d’autres ingrédients pas toujours recommandables, rarement du vrai thé. Avec Absoluthé, nous souhaitons proposer une offre de thé soluble composé à 100% de plantes bio, à l’instar du thé matcha qui se dilue simplement dans l’eau. »
En micronisant le thé, c’est-à-dire en procédant à sa mouture en poudre très fine, Camille et David développent une boisson aux avantages multiples :
- Diminution de la quantité de matière utilisée – et donc, préservation des ressources : « on utilise en moyenne 6 fois moins de matière première pour un résultat goût équivalent », précise David ;
- Diminution des emballages (sachets de thé) et disparition des co-produits (feuilles de thé infusées) – « En France, mis bout à bout, ce sont 15 000 tonnes de thé qui sont jetées chaque année, sans compter tous leurs emballages, le plus souvent en plastique et à usage unique ! »
- Possibilité de réaliser des boissons à l’eau chaude ou à l’eau froide pour des thés glacés
- Incorporation possible également dans des gâteaux ou en cuisine, à l’instar du thé matcha
« Au résultat, nous obtenons une boisson plus durable, qui utilise moins de matières premières et crée moins de déchets. » Mais Camille et David ne perdent pas de vue les autres intérêts des consommateurs de thé : notamment, le goût, la praticité, et la santé. « Notre boisson est également plus pratique, car prête instantanément sans question de dosage ou de variation de goût à l’infusion. C’est aussi une boisson encore plus saine, car la forme de consommation permet de démultiplier les effets bénéfiques du thé sur la santé – notamment les bénéfices antioxydants, qui dépendent du volume de surface de contact du thé avec l’eau. »
Passer à l’étape industrielle… des opportunités en province
Fondée en 2017, Absoluthé a commencé son activité à l’été 2018 en tant que micro-entreprise. Devenue SAS en 2020, Camille et David franchissent actuellement un cap en passant à la phase industrielle.
« Jusque-là, nous étions situés dans un laboratoire universitaire, et nous réalisions de toutes petites échelles. Récemment, nous avons investi dans notre atelier de production, nous avons acheté nos machines, et nous avons recruté un ingénieur agroalimentaire, pour pouvoir lancer notre production et la commercialisation », détaille David. « Nous sommes encore en phase de tests de nouvelles machines, mais cela ne nous empêche pas de produire », précise-t-il.
Et s’ils viennent tous deux de la région parisienne, leur choix est d’installer leur atelier de production en… Haute-Marne, à 1h de Dijon et des locaux de ToasterLAB. David précise : « en premier lieu, les aspects financiers sont un argument intéressant : les loyers y sont bien moins élevés qu’en région parisienne. Ensuite, nous y avons découvert un écosystème local très dynamique et accueillant ».
Si Paris est un lieu d’accueil bénéficiant de la plus haute visibilité, je confirme : la province mérite tout autant votre attention ! C’est le cas également de la région Bourgogne-Franche-Comté : relire ici notre article sur les 4 raisons de s’y installer en tant que start-up.
Rester sincères, à toutes les étapes
« Désormais éduqués et s’intéressant aux enjeux de leurs achats, les consommateurs veulent des produits bios, bons, et respectueux de l’environnement. Nous constatons pourtant qu’il existe encore un fort décalage avec l’offre disponible sur les marchés – et nous espérons pouvoir faire avancer cela. »
Ni Camille, diplômée d’un Master à l’Institut Français d’Urbanisme et d’un Master d’Environnement et de RSE de l’Université de Versailles, ni David, issu du milieu des assurances et souhaitant se reconvertir, ne viennent du milieu agroalimentaire. Mais tous deux, adeptes de l’anti-gaspillage et de la préservation des ressources environnementales dans leur vie personnelle, sont résolument décidés à faire évoluer les pratiques autour du thé – du sourcing jusqu’à la distribution.
« Les codes de l’agroalimentaire restent plutôt classiques. Pour changer les choses, nous devons nous plonger dedans, ce que nous a notamment permis notre accompagnement au sein de ToasterLAB. »
De leur côté, Camille et David misent avant tout sur leur sincérité. « Nous avons des objectifs précis pour rester en phase avec notre vision. Nous achetons 100 % de plantes bios et nous espérons pouvoir nous sourcer le plus localement possible. Nous suivons notamment de très près la production de thé en Europe et en France, même si celle-ci reste embryonnaire. Nos autres fournitures sont locales dans la mesure du possible – ou à minima, françaises ou européennes. Nous nous refusons d’ajouter des additifs. Et nous privilégions des réseaux de distribution qui partagent nos valeurs. »
« C’est la somme de ces petites actions qui donnera du résultat. »
S’ouvrir à un réseau spécialisé en agroalimentaire avec ToasterLAB
Intégré à la « promo confinée » de ToasterLAB, David et Camille ont suivi leur accompagnement majoritairement en distanciel. Ils en retiennent l’ouverture à un réseau dans l’agroalimentaire – « ce qui nous manquait, et que seul un programme spécialisé comme ToasterLAB peut apporter ».
Leurs prochaines étapes ? Etendre leur gamme avec des thés noirs et des thés blancs, et financer leur croissance – certainement par une ouverture de capital à venir.
Pour en savoir plus sur le programme d’accélération ToasterLAB, contactez-moi directement par e-mail : clement.galbois@vitagora.com.
Par Clément
Business Developer, et "start-up back-up" comme il aime se faire appeler, Clément a vécu le monde des start-ups de l'intérieur avant de se mettre au service de leur développement au sein de ToasterLAB. Bénévole sur de nombreux fronts et engagé personnellement pour une consommation plus responsable, Clément est un point de contact privilégié pour les start-ups de ToasterLAB, bienveillant et à l'écoute. Contactez-le : clement.galbois@vitagora.com.