La restauration hors-foyer (RHF) est mise à mal depuis le début de la crise sanitaire et économique en mars 2020 : confinements, couvre-feux, restrictions sanitaires ont un impact direct sur l’activité de ces professionnels de l’alimentation hors domicile – qu’ils soient restaurateurs ou traiteurs.  

S’adapter sans sombrer dans la morosité et le défaitisme : Prune, une start-up qui se lançait dans le métier au moment du 1er confinement, montre le chemin à suivre.
 

 

Sortir grandis de la « traversée du désert »

 

En juin 2018, Charlotte Thiempont, ingénieur agroalimentaire dans le milieu du catering aérien, et Cyril Romanet, diplômé d’un un MBA en hôtellerie restauration, fondent la start-up Prune, un service de restauration bistronomique et nomade (livraison de bocaux), avec pour ambition de moderniser et de rendre accessible la cuisine française, sans contrainte horaire ou physique.

 

En fin d’année 2019, après avoir fait mûrir leur positionnement marché, ils font le choix de concentrer leur activité sur l’hôtellerie. Leur idée était alors de proposer une offre de restauration gourmande et qualitative à des lieux d’hébergement dépourvus de cuisine (petits hôtels, gîtes, etc.).

 

Quelques mois plus tard, en mars, arrive la crise sanitaire de la covid-19, avec de premières restrictions de déplacement et le confinement. « En panique, nous avons dû mettre notre activité toute jeune en stand-by, afin de réfléchir à… comment survivre ! », se rappelle Charlotte. « Ce fut une vraie traversée du désert, d’autant plus qu’il s’agissait de la période où nous devions lever des fonds. Mais comment convaincre nos investisseurs alors que le marché de la RHF se fermait à nous ? »

 

Devant cette crise, loin de se laisser abattre et de subir passivement les dégâts, Charlotte et Cyril se sont recentrés sur leur produit : des bocaux de repas savoureux et bio, modernisant les traditions culinaires françaises. Le potentiel était bien là – quel que soit le client.

 

 

« Préserver la valeur qui nous est chère : le partage »

 

« Nous avons continué à alimenter nos réseaux sociaux pendant le confinement : et cela nous a été très utile, puisque c’est ainsi qu’est née, petit à petit, l’idée de notre pivot », raconte Charlotte.

 

« Nous avons en effet été identifiés sur Instagram par une stagiaire de la Société Générale, qui recherchait un traiteur permettant d’organiser un déjeuner d’affaires « à distance » … c’est-à-dire, en livrant le même repas à une multiplicité de sites, correspondant notamment aux domiciles des collaborateurs. »

De quoi mettre la puce à l’oreille de Charlotte et Cyril : « pour nous, un bon repas, c’est un repas gourmand mais aussi un repas qui se partage. Or, comment partager un repas lorsque l’on est confinés, lorsque l’on télétravaille ? »

 

A partir de cette première expérience, Prune a travaillé son offre de livraison de coffrets repas (entrée / plat / dessert / boisson) sur plusieurs points de livraison. Quelques mois après, c’est déjà un succès : sur la seule semaine du 2 novembre, en début de re-confinement, la start-up enregistre déjà la commande de 430 repas sur 120 points de livraison différents !

 

« Ce pivot – et notre capacité d’adaptation – a permis également de convaincre nos investisseurs, puisque nous avons réussi à lever les fonds en juillet, suite à nos discussions datant du printemps. »

 

Prune : tout est dans le process

 

Si ce pivot a été possible, c’est également grâce au process utilisé de Prune : une cuisson à basse température et directement en bocal en verre, scellé, ce qui permet de conserver à la fois la qualité du produit (pendant 30 à 45 jours au frais), de préserver le repas des aléas du transport (pas de risque d’être écrasé, par exemple), et de garantir la sécurité sanitaire.

 

« Nous travaillons avec notre partenaire, Chronofresh, qui rend possible la livraison en 24h de colis frais partout en France – Chronofresh reposant sur le maillage de Chronopost », précise Charlotte.

 

Et demain ?

 

Charlotte indique que cette offre est amenée à se pérenniser, même si elle espère pouvoir reprendre également le marché de l’hébergement/hôtellerie : « le télétravail est une pratique qui se développe, qui correspond à des attentes salariales pour réduire les temps de déplacement, en lien avec les contraintes individuelles, le lieu de vie et l’impact environnemental. Nous pensons que notre offre de livraison, permettant de partager un bon repas tout en étant à distance, continuera à répondre à ces attentes ».

Si votre start-up ou PME innovante cherche à se développer ou à pivoter, ToasterLAB peut vous aider. Pour en savoir plus, contactez-moi directement sur : clement.galbois@vitagora.com.

 

Par Clément

Business Developer, et "start-up back-up" comme il aime se faire appeler, Clément a vécu le monde des start-ups de l'intérieur avant de se mettre au service de leur développement au sein de ToasterLAB. Bénévole sur de nombreux fronts et engagé personnellement pour une consommation plus responsable, Clément est un point de contact privilégié pour les start-ups de ToasterLAB, bienveillant et à l'écoute. Contactez-le : clement.galbois@vitagora.com.