Crédits photo : Le Petit Bourguignon

 

Les consommateurs français sont de plus en plus nombreux à vouloir redonner du sens à leurs achats alimentaires. D’après une étude Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations parue en 2019, 60 % des Français estiment qu’acheter local participe notamment à l’économie et à l’emploi.

 

Une volonté qui fait écho parmi les jeunes entrepreneurs à l’instar de Thomas Roizot fondateur du Petit Bourguignon, torréfacteur de café bio, équitable… et local.

 

 

Le café, une histoire familiale

 

Alors qu’il souhaite donner un nouveau tournant à sa carrière professionnelle, Thomas a l’opportunité de reprendre l’entreprise familiale, les torréfactions Biacelli, en 2018. Si l’univers du café et ses rites – le partage, la convivialité et la dégustation – le séduisent, l’exploitation commerciale qui en est faite, beaucoup moins : « c’est un secteur vieillissant qui a du mal à se renouveler. Il correspond à une vision éculée du commerce : faire venir à bas prix les matières premières de pays en développement pour les exploiter dans les pays riches. »

 

Convaincu par l’impact sociétal global de notre alimentation, il décide alors de développer une gamme de café la plus vertueuse possible : une gamme attentive à son impact en amont, en tenant compte des producteurs, mais aussi en aval, en tenant compte des consommateurs et de l’impact de la distribution. En 2019, il décide d’ancrer sa marque sur le territoire bourguignon.

 

 

Le café, un produit durable ?

En créant le Petit Bourguignon, Thomas a un objectif principal : réduire au maximum l’empreinte carbone de son café. Comment relever ce défi alors que le café n’est pas produit en France et qu’il n’a pas d’autre choix que de l’importer de pays lointains ?

 

« Bien sûr, la production et la commercialisation du café ne seront jamais exemptes de tous reproches. A mon niveau, j’essaye de proposer le café le plus éthique possible en travaillant sur trois axes : l’approvisionnement, le process de torréfaction et le conditionnement et la distribution », explique Thomas.

 

Pour l’approvisionnement, Thomas s’appuie sur des filières labellisées Max Havelaar et bio. Organisés en coopératives, les producteurs perçoivent des revenus plus importants que les filières classiques. Ils sont également engagés dans des démarches de production plus durables notamment en ce qui concerne la gestion des ressources en eau.

 

L’entreprise a aussi obtenu un certificat Ecocert pour l’ensemble de son processus de production, de la torréfaction au conditionnement. « Il s’agit d’un processus d’évaluation rigoureux qui nous oblige à respecter des exigences environnementales et sociales », témoigne Thomas.

 

 

Une distribution locale uniquement

 

C’est au niveau de la distribution que Thomas impose les règles les plus rigoureuses pour réduire l’empreinte carbone de ses produits : les cafés le Petit Bourguignon ne sont distribués qu’en région Bourgogne-Franche-Comté, malgré des appels du pied de distributeurs parisiens et nantais. Un choix délibéré qu’il justifie : « une fois arrivé sur son site de distribution, le café ne doit plus continuer à voyager. J’ai fait le pari de ne le commercialiser qu’en local (grandes surfaces, épiceries et restaurants). » Une initiative qui a déjà séduit le groupe Bernard Loiseau, à la tête de plusieurs restaurants en Bourgogne-Franche-Comté.

 

L’ancrage local est une volonté forte de Thomas : il s’est appuyé sur des entreprises régionales pour l’approvisionnement en cartons (Jura), pour le design des emballages et le développement de son site Internet (Côte d’Or). Un parti pris qu’il revendique : « il est temps de réinvestir nos territoires en créant de l’emploi et de la richesse ». Seules les capsules, 100% biodégradables et compostables, ne sont pas fabriquées en région mais à Tours, faute d’une offre plus locale.

 

 

Des projets à venir

Comme beaucoup d’entreprises, le Petit Bourguignon a vu la crise sanitaire ralentir son développement. Néanmoins, les projets fourmillent avec notamment une levée de fonds prévue en septembre 2021 qui permettra de rénover les appareils de production et d’investir dans une machine de conditionnement neuve.

 

« Notre participation à ToasterLAB nous a beaucoup appris : nous avons progressé et nous nous sommes structurés sur l’aspect financier, et nous avons aussi beaucoup travaillé sur la levée de fonds », me confie Thomas. Il souligne également la force du réseau de Vitagora :« j’ai constaté l’importance d’échanger entre entrepreneurs et de profiter des expériences de chacun ».

 

A l’avenir, pourrait-on voir fleurir un Petit Breton ou un Petit Nordiste ? C’est une des ambitions de Thomas : « j’aimerais identifier et racheter d’autres torréfactions en France pour reproduire le même modèle économique, vertueux pour l’économie et l’emploi de nos régions ».

 

 

Par Clément

Clément Galbois

 

Business Developer, et "start-up back-up" comme il aime se faire appeler, Clément a vécu le monde des start-ups de l'intérieur avant de se mettre au service de leur développement au sein de ToasterLAB. Bénévole sur de nombreux fronts et engagé personnellement pour une consommation plus responsable, Clément est un point de contact privilégié pour les start-ups de ToasterLAB, bienveillant et à l'écoute. Contactez-le : clement.galbois@vitagora.com.