Dans la liste des incontournables pour évaluer la viabilité et le potentiel d’une start-up, la POC se situe en bonne position. On ne parle pas des « pokes » qui permettait il y a quelques années (jeunes trentenaires, rappelez-vous) d’interpeller un ami sur Facebook. On parle ici de la fameuse « Proof of Concept », ou « preuve de concept » dans la langue de Molière.
 
Les Fruits de terre, start-up accompagnée dans le cadre de la 2e promo de ToasterLAB et proposant des alternatives protéiques à base de farine d’insectes, y est allée au frontal : son POC vient directement des avis de client. Pourquoi ? Comment ? Et pour quels résultats ? Voici le témoignage de Charlotte Allix, co-fondatrice de Fruits de terre.
 
 

Pourquoi la POC est-elle primordiale ?

 
Selon le média en ligne 1001 startups, 47% des échecs des startups seraient dû à l’absence de marché pour le produit ou service proposé. En d’autres termes, votre innovation peut vous sembler incroyable, il s’agit, peut-être, de ce que l’on appelle une « fausse bonne idée » ne trouvant tout simplement pas de marché.
 
Or, qui dit « pas-de-marché » dit « pas-de-clients ». Et qui dit « pas-de-clients » dit également « pas-de-financeurs-prêts-à-prendre-des-risques-à-vos-côtés »… Ce qui serait embêtant, on vous l’accorde.
 
La POC vient apporter la preuve que votre idée (qu’elle soit brillante ou même banale) recueille l’adhésion de futurs consommateurs. Charlotte Allix, co-fondatrice de la start-up Les Fruits de terre, le confirme : « apporter une preuve que notre concept est le bon est essentiel pour avancer avec nos investisseurs. Il s’agit d’aller au-delà des pures hypothèses de départ, pour les rassurer et leur permettre de s’engager avec nous. »
 
 

Les Fruits de terre : activité réorientée pour cause de POC   

 
Au démarrage de leur activité en 2017, les Fruits de terre produisaient des steaks à base de farine d’insectes. C’est en réalisant un pivot sur leur activité qu’ils ont pu accéder plus facilement à des preuves de concept.
 
« Au sein de ToasterLAB, que nous avons rejoint en septembre 2017, nos mentors et Claire nous incitaient à porter notre marque plus loin de manière à aller jusqu’à familiariser les consommateurs avec notre concept. En vendant en direct, par exemple avec un food-truck, nous pourrions nous rendre visibles, expliquer notre démarche, mais également obtenir des retours directs de clients. »
 
C’est ainsi que leur activité a pivoté par rapport à l’idée de départ : allant au-delà de la production de steaks, les Fruits de terre se sont tournés vers la restauration hors foyer. « Pas de food-truck en revanche », précise Charlotte. « En mars 2018, nous avons rejoint le food-court La Commune situé dans le 7e arrondissement de Lyon. Pendant trois mois, nous avons loué une échoppe (cuisine + comptoir de vente aux consommateurs) dans un espace convivial et contemporain, dédié aux expériences culinaires pour le grand public. »
 
Charlotte résume : « Notre présence au sein de La Commune nous a été très profitable pour évaluer notre POC. Sur place, nous avions toujours une personne de l’équipe disponible pour échanger avec nos clients, présenter notre concept mais également recueillir leurs commentaires.  Grâce à cette activité de restauration, nous avons obtenu des avis directs des consommateurs sur nos produits. »
 
 

Quels résultats ?

 
« Nous sommes preneurs de commentaires positifs mais aussi négatifs », explique Charlotte. « Après ces trois mois au sein de La Commune, nous sommes aujourd’hui en mesure d’identifier le plat qui marche le mieux et également celui qui marche le moins – et de comprendre pourquoi ! ».
 
Les tartines, proposées le midi, ont recueilli peu d’engouement, à l’heure où les clients recherchent un plat rapide à choisir et à manger, connu et familier. Face à cela, les planches apéritives, plutôt consommées en fin de journée (afterworks, apéritifs…) se sont distinguées comme le plat le plus populaire, particulièrement adapté à ce moment de détente, d’échanges, et de découvertes culinaires.
 
« En trois mois, plus de 4 000 clients sont venus chez nous. Cela nous a d’ores et déjà permis d’adapter notre offre, en faisant évoluer nos menus (ajout d’une formule « enfants » par exemple) ou en révisant les recettes de nos steaks (nous sommes actuellement en test avec d’autres espèces d’insectes, qui apportent un goût différent aux produits) », précise Charlotte.
 
« Sur 4000 clients en seulement trois mois, la POC est là !... et la visibilité en plus », conclut-elle.
 
 

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Par Claire VO

Responsable du programme ToasterLAB, Claire VO est également en charge de la post-accélération de nos start-ups, ainsi que de l'accompagnement des intrapreneurs. Après 12 ans au sein de Vitagora, Claire est véritablement le "cerveau du réseau" et, dans les méandres de notre écosystème, vous aide à y voir plus... clair ! Contactez-la  claire.vanoverstraeten@vitagora.com