Stéphane Maloisel

 

« Un jour, j’ai décidé de devenir entrepreneur ». L’entrepreneuriat est un défi pour certain, un moyen pour d’autres… pour d’autres encore, c’est une vraie vocation. Pas question pour autant de se précipiter tête baissée dans l’aventure ! Autodidacte, repreneur d’entreprises, actionnaire, et fondateur de 3 entreprises, Stéphane Maloisel s’y connait. Après 30 ans de carrière dans l’entrepreneuriat, il vous livre ses 4 conseils pour répondre, le plus sûrement possible, à votre vocation.

 

Un entrepreneur en série

 

« Un jour, j’ai décidé de devenir entrepreneur », m’a récemment confié Stéphane Maloisel. Une vocation qui ne coulait pas de source : il quitte l’école à 17 pour devenir… musicien. Concurrence sectorielle oblige, Stéphane Maloisel passe par plusieurs jobs alimentaires et quelques cours du soir, pour se retrouver quelques années plus tard manager dans le secteur alimentaire. Là, il prend la première occasion qui se présente à lui pour devenir directeur d’entreprise. 

 

Premiers pas dans l’entrepreneuriat. Il deviendra ensuite actionnaire d’une grande entreprise, créateur d’une PME (Les Repas Santé), développeur d’activité en collaboration (pour ActiMeat), fondateur d’une start-up (Baby-Clips)… Voici ses conseils sont à mettre entre toutes les mains des start-uppers ! 

 

1 – Identifier les raisons de sa vocation
Pourquoi ? Si le côté psychanalyste est sûrement passionnant, c’est avant tout un bon moyen de vous éviter de perdre votre temps. Car le monde de l’entrepreneuriat est très riche en expériences : fonder une entreprise, reprendre la direction d’un grand groupe, rejoindre un actionnariat, conseiller les restructurations, développer une PME, etc. Toutes avec leurs défis et leurs contraintes. 

 

Au tout début de sa carrière, une raison forte pousse Stéphane Maloisel (telles qu’il l’analyse aujourd’hui) à quitter son poste pour devenir directeur d’entreprise : son état d’esprit « franc-tireur ». « Bridé dans mes prises d’initiatives, freiné dans ma créativité : durant mes premiers emplois salariés, j’ai beaucoup souffert de la lenteur et des verrous des grandes entreprises sur mon caractère indépendant. Je voulais décider. »

 

2 – Connaitre ses limites 

« En milieu de carrière, pendant 5 ans, j’ai cherché une boîte à racheter. Après avoir étudiées près de 200 entreprises, je trouvais toujours des contraintes qui me refroidissaient. Et puis, j’ai compris le fond du problème. » 

 

« Si à l’origine de ma vocation, on trouve l’envie de devenir dirigeant pour décider moi-même, j’ai compris que mes limites allaient façonner mes choix. » Pas question, donc, de devenir actionnaire d’un grand ensemble. Stéphane Maloisel préfère fonder. « Je suis un développeur. J’aime monter les équipes, monter une entreprise, connaitre les moindres recoins de l’usine… J’ai besoin de toucher, d’être sur le terrain. Et tout cela, dans une mesure humaine, où je reste capable de mettre un nom sur chacun des visages qui m’entourent. »

 

3 – La finance : le véritable décisionnaire
« En tant que dirigeant, on reste maître de sa stratégie. Mais il ne faut jamais négliger l’importance  de la finance, carburant de l’entreprise, » met en garde Stéphane Maloisel aux jeunes entrepreneurs. 

 

« En tant que créateur dirigeant et actionnaire d’une entreprise en pleine croissance, alors qu’il fallait réinvestir pour soutenir le développement, les associés financiers ont préféré réaliser la plus-value en demandant une cession global de la société. J’ai été confronté à un choix difficile et de taille. J’ai dû me résigner à vendre Les Repas Santé », se rappelle-t-il, « ce que je ne regrette plus aujourd’hui ».

 

Autodidacte, Stéphane Maloisel reconnait avoir manqué d’ingénierie financière en début de carrière. « Je me suis vite rendu compte que ce qui compte avant tout, c’est la trésorerie. C’est-ce qui porte l’efficacité d’une stratégie de développement. » D’où l’intérêt de se doter des bons moyens pour l’analyser, quitte à faire appel à des conseillers extérieurs. « Quand j’étais jeune, j’étais très seul ».

 

« Aujourd’hui, j’essaye de faire bénéficier de mon expérience à des start-uppers au sein d’un club d’investisseurs. »

 

4 – S’enrichir de ses échecs 
« Parfois, la réussite laisse penser que tout va marcher. C’est faux. » Stéphane Maloisel a la tête sur les épaules… et le conseille vivement aux jeunes entrepreneurs. « Il faut toujours rester terre-à-terre. On croit tellement à la réussite d’un projet qu’on oublie parfois de l’analyser… Et c’est à ce moment-là que l’on se trompe. »

 

Un retour d’expérience qui fait écho à son aventure dans Baby-clips : « c’était une erreur », reconnait-il. « Car notre produit n’était pas un produit mais un accessoire. Or, on ne bâtit pas une entreprise sur un accessoire. » Ce qu’il en retient ? « Des échecs, il y en aura toujours. Le plus important, c’est de les accepter, de les analyser, pour rebondir, s’en enrichir, et repartir de plus belle. » 

 

« Malgré les échecs, la vie d’entreteneur est une vie de contraintes et de satisfaction. Aujourd’hui, je ne ferai rien d’autre au monde », conclue-t-il... fier d’avoir transmis le virus de l’entrepreneuriat à l’une de ses filles. 

 

 

Par Christophe Breuillet

Directeur de Vitagora et CEO d'AcceleRise, Christophe est notre chef d'orchestre ! Ses domaines d’expertise : le développement d’entreprise, la croissance à l’international, les stratégies d’influence… en bref, le « business », sous tous ces angles. Contactez-moi : christophe.breuillet@vitagora.com