La semaine dernière, nous avons démarré en beauté le « BootCamp » de ToasterLAB avec une journée et demie très remplie !
Echanges directs avec des mentors de haute qualité, ateliers pratiques, conférences, partages d’expérience lors des moments de détente de et networking… Des moments très enrichissants (et très denses !). Lors de ce BootCamp, nous avons eu la chance d’écouter l’intervention de Marie-Pierre Membrives, l’une des mentors d'AcceleRise.
Et quand je dis chance, je pèse mes mots : après 14 ans chez Mc Donald’s Europe (et notamment au Food Studio Europe), cette ingénieur agroalimentaire à la forte sensibilité « développement produits » et « marketing » a (vraiment) beaucoup à nous enseigner.
Désormais à la tête de son cabinet de conseils Tastebuds, elle va accompagner nos start-ups de la FoodTech sur les questions clés de stratégie marketing et de mise sur le marché. Positionnement, scale-up : quels enjeux pour une start-up et comment y répondre ?
Répondre à un « besoin client » : le nerf central du positionnement
Marie-Pierre Membrives : Les chances de succès d’un produit ou d’un service FoodTech sont clairement liées à son positionnement. D’une part, celui-ci doit être clair et nettement identifiable. D’autre part, il doit répondre à un « besoin client ». La question que l’on peut se poser ici, c’est : « comment identifie-t-on ces besoins ? Est-ce que ce sont les tendances qui créent les besoins ? Ou les besoins qui créent les tendances ?
Dans tous les cas, une chose est certaine : les chances de succès d’une start-up, au-delà de la solidité de son business plan, sont liées à la pertinence du positionnement de son offre et à la force des concepts qu’elle développe. D’où l’importance d’étudier les consommateurs et les tendances alimentaires qui caractérisent les marchés et les sociétés.
Clean label, végétarisme, food-tech… Les articles sur les tendances se multiplient : qu’en retenir ?
Marie-Pierre Membrives : Tout d’abord, il faut distinguer ce que l’on appelle les « mega trends » (ou tendances de fond) des tendances de l’alimentaire. Les tendances de fonds se dégagent sur plusieurs années et ont des impacts (et origines) globaux sur nos sociétés : il s’agit, par exemple, de l’urbanisation, de la mondialisation, des changements démographiques, de la digitalisation, etc.
Ces tendances de fond ont des répercussions directes dans le domaine alimentaire. Des signaux faibles annonciateurs (ou pas) d’une tendance forte de demain aux mouvements bien établis, elles peuvent d’une part être source d’inspiration et d’autre part aider à affûter son positionnement marketing.
On lit énormément de choses sur les « tendances ». Pour ma part, j’en retiendrais 7 dans le domaine alimentaire que je nommerais ainsi : le real & fresh (le frais, l’authentique, le transparent), le care (qui reflète un engagement pour la planète ou la communauté), la santé d’abord (qui traduit le lien entre alimentation et santé), un monde plus veggie (que la diminution de la consommation de protéines animales soit liée à des préoccupations écologiques, de santé ou de bien-être animal), la découverte (avec la démocratisation de nouvelles saveurs ethniques, et l’apparition de produits hybrides notamment) , le contrôle (en particulier par le biais de la personnalisation), et le connecté (qui couvre la digitalisation de la production alimentaire, de la distribution alimentaire et de la restauration). Des tendances d’ailleurs explorées par Vitagora, sur son blog ou dans sa lettre l’Observatoire des Tendances (réservée à ses adhérents et aux start-ups de ToasterLAB).
De façon globale, dans l’alimentaire, et notamment dans la FoodTech, il y a une chose à ne pas oublier : on parle d’aliments. Or, l’alimentation, c’est aussi et surtout la convivialité, le plaisir. N’oublions pas le « food » dans l’expression « FoodTech ».
Le scale-up : du concept à la production à grande échelle, quelles solutions pour une start-up ?
Marie-Pierre Membrives : Le propre de la start-up est de commencer à petite échelle et idéalement de voir son activité augmenter rapidement. De nombreuses start-ups, qui ont imaginé des produits ou des services innovants, sont encore plutôt faciles à maîtriser de par la taille restreinte de leur équipe, leur offre limitée et leur agilité. Pour ces start-ups, l’enjeu de demain, c’est de grossir, de passer à une plus grande échelle. On appelle cela le scale-up.
Cela implique de multiples étapes, avec chacune leur complexité : passer du concept au prototype, puis à l’industrialisation à grande échelle sans perdre en qualité. Tout cela, en respectant les contraintes liées au secteur (contraintes réglementaires, ingrédients, nutrition, logistique, maîtrise du coût, etc.).
Le scale-up demande des compétences spécifiques pour pouvoir anticiper ces challenges. Et ce n’est pas si évident. D’où l’importance de structurer une équipe de professionnels aux compétences adaptées et complémentaires et de faire appel à des compétences extérieures et à des partenaires adéquats quand cela s’avère nécessaire.
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Par Christophe Breuillet
Directeur de Vitagora et de ToasterLAB, Christophe est notre chef d'orchestre ! Ses domaines d’expertise : le développement d’entreprise, la croissance à l’international, les stratégies d’influence… en bref, le « business », sous tous ces angles. Contactez-moi : christophe.breuillet@vitagora.com