Nicolas Naigeon est co-fondateur de la start-up Aveine, accompagnée au sein de la toute première promo de ToasterLAB. Fondée en 2016, cette jeune pousse à l’origine du premier aérateur de vin intelligent s’apprête à lancer sa campagne de prévente. Comment s’y prendre ? Les conseils de Nicolas.
Aveine : in vino veritas
Fondée il y a moins de 2 ans, la start-up montée par trois associés, Nicolas Kamennoff, Matthieu Robert et Nicolas Naigeon, peut se vanter de son succès. Intégrée à la première promo de ToasterLAB (AcceleRise à l’époque - relire ici notre article « Promo 1 : que sont-ils devenus? ») en début d’année 2017, Aveine, à l’origine du premier aérateur de vin intelligent et connecté, a depuis : déménagé, recruté (la société compte aujourd’hui 13 salariés !), et levé des fonds cet été. Après une visibilité gagnée à la finale du Food Nexus Challenge et une participation remarquée au CES, ses prochains objectifs sont à la hauteur de ses ambitions : nouvelle levée de fonds, plus importante cette fois, prévue pour le deuxième semestre de cette année, développement du portefeuille clients (merci à ma collègue Stéphanie pour les y aider !), passage à l’industrialisation… et, tout prochainement, lancement d’une campagne de prévente sur Indiegogo.
« Les campagnes de prévente, c’est un peu comme jouer au poker… », m’a glissé récemment Nicolas Naigeon. « Leur intérêt est double : lever des fonds et s’engager dans l’industrialisation de votre produit. » D’où l’importance de s’y prendre (très) sérieusement. Voici ses trois conseils.
Conseil n°1 : prendre le temps de (bien) se préparer
« Bien préparer une campagne de prévente, cela demande une chose très chère aux yeux des start-ups : du temps », me confie Nicolas.
Le temps est indispensable pour s’assurer que votre base de contacts (qui seront les premiers informés du lancement de votre campagne) est qualifiée. « La préparation d’une base propre et pertinente prend du temps : il faut déjà identifier les contacts, puis les qualifier, à la fois pour des envois d’e-mailings mais aussi sur les plateformes de crowdfunding. »
Du temps, également, pour anticiper la promotion de la campagne : « conception de la page web, d’une vidéo, du contenu et des visuels des e-mailings, des visuels pour les réseaux sociaux, planification des publications, suivi des relations presse… Une partie de mon équipe est à plein temps sur la promotion de notre campagne ! », m’explique-t-il.
Et qui dit « temps », dit bien évidemment « argent » : recrutement de salariés, prestations externes (pour les visuels ou la vidéo, notamment). « Il ne faut pas négliger l’investissement que cela représente : impossible de s’y prendre à la dernière minute, que ce soit pour des raisons de rétroplanning ou de budget ! »
Conseil n°2 : « All-in » sur les 48h premières heures !
Nicolas ne se fait pas d’illusion : « d’expérience, on peut dire que le succès d’une campagne de prévente est fortement conditionné à ses 24 à 48 premières heures. »
Pourquoi ? « C’est grosso-modo la durée de vie de la visibilité des campagnes sur les plateformes de crowdfunding. Tout comme une publication Facebook ne sera vue que dans les heures qui suivent sa mise en ligne, ou un tweet, dans les minutes après sa publication », explique-t-il. C’est en réussissant à fédérer votre communauté d’utilisateurs dans ce laps de temps très court que votre campagne pourra prendre.
« Cette réussite dans l’immédiat crée une forme d’appétence pour votre produit. »
Son conseil ? « Proposer des promotions dégressives dans le temps : -50% pour les premiers acheteurs de notre aérateur, -40% pour les suivants, -30% pour ceux qui viennent encore plus tard, etc. On cherche à créer un engagement le plus rapide possible. »
Conseil n°3 : tout miser sur votre crédibilité
Mais Nicolas le reconnait : « en tant qu’entrepreneur, le principe des campagnes de pré-vente est très risqué. On y investit beaucoup sans être en mesure d’anticiper les retombées. Un vrai coup de poker, à l’aveugle… »
Un moyen pour se rassurer : garantir sa crédibilité. « Les internautes sont de plus en plus méfiants par rapport aux préventes. Il y a eu des bad buzz, des start-ups où le dirigeant est parti avec tout l’argent et qui n’a jamais livré ses produits. Il faut absolument être crédible pour que cela fonctionne. »
Comment Aveine gère-t-elle sa crédibilité ? « Notre prototype est très avancé, ce qui nous permet d’annoncer un délai de livraison plus court que la moyenne (4 à 6 mois). D’autre part, nous avons recueilli et publié plusieurs témoignages, qui donnent une légitimité à notre existence et à l’existence du produit. Enfin, nous comptons sur l’engagement de notre communauté d’ambassadeurs, avec laquelle nous travaillons depuis des mois. »
Un coup de poker, oui… mais où vous avez un rôle à jouer sur vos cartes, donc !
Par Claire VO
Responsable du programme ToasterLAB, Claire VO est également en charge de la post-accélération de nos start-ups, ainsi que de l'accompagnement des intrapreneurs. Après 12 ans au sein de Vitagora, Claire est véritablement le "cerveau du réseau" et, dans les méandres de notre écosystème, vous aide à y voir plus... clair ! Contactez-la claire.vanoverstraeten@vitagora.com