Si vous ne connaissez pas encore Hervé Pillaud, je vous invite dès maintenant à vous abonner à
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www.hervepillaud.com. Agriculteur, auteur et conférencier, il se présente lui-même comme un militant actif de la cause agricole et œuvre pour la (re)connaissance de la révolution AgTech. «
Le numérique est une révolution comme l’humanité en a peu connu au cours de son existence. Il génère une grande quantité d’innovations, repense la communication et revoit la façon d’émettre, de recevoir, de stocker et de travailler l’information », explique-t-il.
Pour Hervé Pillaud (tout comme pour moi !), ça ne fait aucun doute, le numérique doit servir à répondre aux enjeux agricoles du 21e siècle : produire plus mais plus durablement, limiter l’usage d’intrants et de polluants, garantir aux agriculteurs un travail gratifiant et digne, préserver la biodiversité…
Il parle volontiers d’une « économie de la plateforme » à propos de l’AgTech. Késako ? « Les plateformes d’intermédiations, que permettent Internet et les technologies du numérique, revoient la répartition de la valeur entre le capital et le travail. Les lignes sont revues, de nouveaux biens communs sont en train de s’inventer. Une nouvelle forme d’économie commence à s’installer, plus collaborative, où l’on sera à la fois producteur et consommateur sur des plateformes distribuées par la blockchain ».
A propos de la blockchain, ce concept de traçabilité encore en émergence mais déjà très prometteur, Hervé Pillaud est catégorique : « si l’on ne s’en empare pas, on va encore passer à côté ! L’Europe doit être leader et ne pas louper le coche comme elle l’a fait lors de la révolution internet. »
Mais l’AgTech fait-elle ou non partie de la FoodTech ? Croyez-moi, il s’agit d’un débat très sérieux qui revient souvent ! A ToasterLAB, nous avons pris parti : tout comme l’agriculture est inéluctablement à l’origine des produits agroalimentaires, oui, l’AgTech fait partie de la FoodTech. Mieux encore : elle est le tout premier domaine de la chaine de valeurs de l’alimentaire, qui part du champ pour aller jusqu’aux consommateurs.
Dans le rapport FoodTech édité par Digital Food Lab en partenariat avec Vitagora et Sopexa (
à télécharger ici), l’AgTech est ainsi définie : « Startups qui inventent l’agriculture du futur. Cela se traduit par des solutions pour améliorer la qualité et le rendement des productions agricoles avec des drones, des capteurs et des logiciels de gestion de la ferme. L’AgTech concerne également la production de nouveaux produits ainsi que la réflexion sur les fermes urbaines et la ferme du futur ».
Historiquement,
l’AgTech est le secteur de la FoodTech le plus développé en France : c’est là que l’on trouve les premières levées de fonds les plus significatives. L’AgTech condense ainsi 21% des investissements dans la FoodTech en France pour plus de 68 millions d’€ levés depuis 2013 (source : Rapport FoodTech, DigitalFoodLab-Sopexa-Vitagora, dec 2017).
L’AgTech est également un domaine très fourni de la FoodTech, puisque l’on y trouve pas moins de 7 sous-domaines, permettant de répondre aux nombreux enjeux du secteur évoqués ci-dessus par Hervé Pillaud :
- Agriculture de précision : grâce à l’analyse prédictive de données et à l’usage de matériel innovant (drones…), il est possible de diminuer l’usage d’intrants et de polluants tout en conservant une forte rentabilité des surfaces agricoles. Des start-ups telles que Sencrop, Weather Measures, Soyl ou encore Sigrow sont spécialisées dans le domaine.
- Robotique et drones : il s’agit de mettre à disposition des agriculteurs des robots ou drones pour collecter des données ou directement pour remplacer des taches humaines. Airinov, Naïo Technologies ou également des start-ups d’autres domaines d’activité y trouvent également un potentiel de croissance : Novadem, par exemple, qui travaille avec Vitagora dans un projet pour lutter contre la flavescence dorée dans le vignoble.
- Marketplaces agricoles : le e-commerce de matériel agricole ou l’économie collaborative entre agriculteurs. C’est l’activité développé par Agriconomie ou encore WeFarmUp.
- Logiciels de gestion agricole : il s’agit d’accompagner l’agriculteur dans la gestion, l’organisation et l’optimisation de l’ensemble des tâches de son exploitation. Par exemple : Ekylibre
- Fermes du futur & Fermes urbaines : des solutions pour produire en milieu urbain ou pour augmenter les rendements en augmentant la qualité et en préservant l’environnement dans des fermes de nouvelle génération. On y trouve des start-ups spécialisées dans l’aquaopnie, l’hydroponie, les fermes verticales… comme Agripolis, Agricool, Aqua-Spark, ou encore GrownEtics.
- Micro-farming : l’objectif est de permettre à chacun de cultiver à domicile des aliments frais dans de nouveaux contenants ou via des appareils connectés. Ces startups facilitent la production agricole domestique en créant des potagers et autres outils adaptés à la culture d’intérieur. Exemples : Prêt à Pousser, La boite à champignons, ou encore Urban-Leaf.
S’il s’agit là d’un classement, d’autres existent également, faisant la part belle à la WineTech par exemple (AgTech spécialiste de la viticulture).
Lors de notre 3e appel à candidatures pour ToasterLAB, nous avons fait de l’AgTech une de nos thématiques prioritaires. Car nous voulons agir pour la révolution agricole, et ne pas la subir ! Quelles seront les start-ups AgTech retenues pour rejoindre notre 3e promo ?... Bientôt plus d’infos : pour ne pas manquer l’annonce des résultats, pensez à vous abonner à nos emailings (environ 1 e-mail par semaine - formulaire d'abonnement ci-dessous).
Par Claire M.
Start-up manager pour ToasterLAB, Claire est familière du monde de l’entrepreneuriat : elle a passé plus de 4 ans en tant que chargée d’affaires au sein d’un incubateur de start-ups et centre européen des entreprises et d’innovation. Sa mission au sein de ToasterLAB: accompagner les start-ups au quotidien, les challenger, et leur apporter une aide et une écoute à la fois humaine et motivante.
claire.maugras@vitagora.com